Questions à Nicolas Pien, au sujet de KIMAFOUTIESA

Dominique Lanni 12 janvier 2025 0 comments
Dominique Lanni. – Pourquoi Dominique avait-elle finalement opté pour ce titre : KIMAFOUTIESA ?
Nicolas Pien. – Le roman devait s’intituler, au départ, « 44 jours ». Dominique, après réécriture, a estimé qu’il devait porter le titre du cri des manifestants qui, durant 44 jours, ont réclamé une vie moins chère, une vie plus juste. KIMAFOUTIESA, en Créole guadeloupéen, difficilement traduisible, est une expression qui dit l’étonnement et la colère : « C’est quoi, ça ? »
Dominique Lanni. – Comment décrirais-tu son écriture ?
Nicolas Pien. – L’écriture de Dominique est profondément poétique, profondément liée à son île, au corps et à la voix, comme en témoignent ses précédents ouvrages. Pour « 44 jours », ancré dans une réalité historique, elle a su garder la qualité de cette écriture riche en images tout en laissant entrer le souffle d’une réalité documentée dans ces pages qui, pour ceux qui ont vécu ces 44 jours, comme pour ceux qui les découvriront, restituent fidèlement les espoirs et les angoisses vécus.
Dominique Lanni. – Pourquoi ce roman est-il selon toi, pleinement d’actualité ?
Nicolas Pien. – Les récents événements en Martinique ont malheureusement montré que rien, depuis plus de dix ans, n’a été réglé dans les départements ultra-marins. La vie y est toujours chère, injuste pour certains, difficile pour beaucoup. Se souvenir de ces « 44 jours » est aussi une façon de se souvenir de ce qui a été possible. Ces îles, Martinique, Guadeloupe, et la Guyane, et Mayotte, et la Nouvelle-Calédonie sont des « Frères volcans » pour reprendre l’expression de Césaire, des volcans qui sont susceptibles d’entrer en éruption, des volcans que nous devons, depuis la métropole, regarder comme des frères, comme des possibles pour notre avenir.

Post a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *